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 Les liaisons dangereuses. [pv : ANTON]

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Mao

Mao

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Les liaisons dangereuses. [pv : ANTON] Vide
MessageSujet: Les liaisons dangereuses. [pv : ANTON]   Les liaisons dangereuses. [pv : ANTON] EmptyMer 11 Juil - 8:55


Elle déteste le monde des mortels. Le hait et le méprise profondément. Rien à sauver. Alors que ce matin, lorsque Mao est sortie de sa tanière à une heure où les humains étaient déjà tous levés, le soleil, haut dans le ciel, brûlait presque sa chair d'albâtre. Aussi la délicate créature a-t-elle opté pour une panoplie vestimentaire de rigueur en telle saison. Short chemisier. Le tout étant bien évidemment nettement trop grand pour sa triste carcasse maigrichonne. Au point qu'on dirait volontiers, de dos, une enfant abandonnée, qui aurait fugué en emportant ces haillons. Las, l'illusion disparaît dès qu'on croise la mutine pupille de la demoiselle. Oeil de lynx, vif et malicieux. Mais peut-être aussi un tantinet inquiétant. Car la lueur qui pétille au fond de ces grands yeux clairs n'est pas sans évoquer l'avidité animale. Celle du chien, devant sa faim. Celle des animaux, en général, devant leurs nécessités. Et pour Mao, cette nécessité porte un nom : la dévoration, ainsi qu'elle appelle. Dangereux et intangible procédé, qui requiert, elle aime à la rappeler, un doigté et une dextérité sans pareille. Cette dévoration en question, son art, sa raison d'être, c'est de s'emparer d'une âme, de ne la plus laisser partir et de la déposer aux pieds de son maître et démiurge, le tout puissant MR. NICK.
La faim de Mao est d'autant plus grande que ces jours sont jours de disette. Rien, pas l'ombre d'une innocente créature à étreindre délicieusement. Pas une seule âme qu'elle puisse faire tourbillonner délicieusement en lui offrant des images dorées, parfumées ou céleste. Journées déjà trop nombreuses, pour lesquelles, nul doute, on la blâmera. Misérables mortels. Pourriture, croupissant sur un sol pollué, destinée à gangréner le monde, toujours un peu plus, vagissant en faible créature dans la soue et l'infamie. Alors, au regard de la misère humaine, il est intolérable que Mao ne prenne pas dans ses filets au moins un rebus de l'humanité. Qui échouerait là, appâté par le chant de la sirène.

Monde honni. Comme si la rage de l'échec n'était pas suffisante, alors que la créature ronchonnant s'achète une glace, la réprobation divine semble tomber tout d'un coup sur elle, sous nul autre forme qu'un torrent d'eau. Le soleil au sourire mutin décide tout d'un coup de jouer à cache-cache, et s'embusque de façon très ostensible derrière un épais nuage noir. Disparaissant sans vergogne, et laissant désormais le champ libre à de bien moins sympathiques forces de la nature. Nommons la pluie. Sans même prévenir. Alors que Mao goûte aux délices sucrés de ce monde, la première des gouttes tombe dans un ploc provocateur dans son pot de glace. Un petit cratère se forme dans le lit café/tiramisu. C'est le signal d'attaque. La rancunière enfant n'a que le temps de lever ses yeux pers au ciel pour s'apercevoir que c'est une véritable tempête qui lui tombe dessus. A elle. Suprême injure. Tel un chat, Mao cherche l'endroit le plus proche ou se réfugier, mais rien, à des mètres alentour, que des façades abruptes, qui ont le mauvais goût de n'avoir pas de corniche.

Monde misérable. Non seulement les mortels empruntent les chemins lumineux de la force, mais voilà encore que ce monde facétieux lui joue un tour supplémentaire. Intolérable outrage, qu'il faut réparer sur l'heure. Furibonde, Mao, la bouche en coeur, sait d'office où se trouve la racine du mal. On le lui a dit, il y a bien longtemps, lors de sa naissance au Mal. Elle se souvient vaguement d'un sourire et d'une voix, tous deux associés à un visage parcheminé. Et il disait : Le cirque.
C'est lui le coupable.

L'eau ruisselle sur sa chair, les vêtements mouillés perdent de leur volume. Mao semble être une belle baudruche, que l'on dégonfle avec allégresse. Elle se sépare avec rage de ses sandales, les jetant à l'aveuglette. Regrettant aussitôt son geste, car, qui sait ... Peut-être ferait-il le bonheur de quelqu'un. Mais l'urgence qui gargouille dans ses trippes est plus forte. Plus soudaine et plus impétueuse. Il lui faut l'un de ces misérables chacals. Il lui faut une tête, servie sur un plateau d'argent. Il lui faut son dû, sa raison d'être. Une âme.
Et il lui faut la prélever à la source.

Alors que Mao pénètre dans ce sanctuaire, un léger frisson parcourt son échine. Sensation douceâtre de l'acte interdit. La pluie s'est calmée, mais tombe toujours, plus légère, étant passée du Scherzo au legato. Plic, plic. L'illuminée vagabonde, pieds nus. Le froid la prend soudainement, hérissant son corps maigre sur lequel flotte ces haillons. Place à la mascarade. Ôtant de son visage les traits d'une furie, Mao se fait Amour, petite bouche couleur de cerise et expression infiniment contrite. Pauvre chien abattu et battu. De grosses gouttes dégoulinent le long de son visage blême, comme si elle pleurait. Mais c'est la pluie, et plus que jamais, Mao doit masquer sa rage. Mao se pose à côté d'une roulotte, et attend en frissonnant que quelqu'un vienne la sauver. En d'autres termes ? Elle attend sa prochaine victime.

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Anton

Anton

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Le personnage
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Les liaisons dangereuses. [pv : ANTON] Vide
MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses. [pv : ANTON]   Les liaisons dangereuses. [pv : ANTON] EmptyVen 13 Juil - 23:37

Ce matin là, Anton se réveilla très tôt. Il n'était d'ailleurs pas du genre à traîner au lit, tellement de chose à faire dans la même journée. La roulotte était posée dans un endroit assez calme, non loin de la fête foraine. Ils avaient amassés un maigre butin, et comme d'habitude avaient dormi l'estomac creux. Valentina n'était pas vraiment satisfaite de sa vie, il le savait, mais ne savait pour l'instant pas quoi faire pour que cela change. Elle n'avait plus émit le désir de s'enfuir, alors il ne l'avait plus fait non plus. Ces derniers temps, Anton admirait bien plus fréquemment le miroir. Avec un sentiment différent. L'envie. Dès que ses yeux se posaient dessus ...

Mais il ne devait pas. Il n'avait pas le droit, et puis il avait fait une promesse. Malgré tout il réfléchissait de plus en plus à la possibilité de traverser le miroir. Qu'est ce que ça lui coûterait ? Son âme ? Il était bien attaché à elle et n'avait aucune raison de la perdre. C'était sa curiosité dévorante qui prenait le dessus. Qu'est ce qui l'attendait donc derrière. Il parait qu'une fois à l'intérieur, la différence entre le monde réel et le monde du miroir nous est inconnu. Les frontières de l'imaginaire n'existent plus. On est libre. Et Anton mourrait d'envie de laisser tomber ses responsabilités, juste quelques instants. Qu'est ce qui le retenait à cette terre ? Cette vieille roulotte ? Ces vieux costumes ? Et puis un nom lui vient à l'esprit, comme une évidence. Anton ne pensa plus au miroir pendent quelques temps.

Le soleil brillait intensément. Un climat que le jeune homme appréciait grandement, un peu de lumière ne faisait jamais de mal, lui qui était habitué au froid et à la nuit. Ces quelques jours de soleil lui apportait un soulagement, il avait l'impression d'être en vacance et ça le mettait de bonne humeur. Alors en mettant, un tee-shirt clair (et neuf !) qu'il avait rarement eu l'occasion de porter, il se fit la réflexion que la journée allait être douce. Si seulement il avait pu voir l'avenir. Il sortit de la roulotte en saluant Valentina, et planifia ce qu'il allait faire. Des choses banales. Une journée normale, ou il se réservera un moment pour se balader dans la fête foraine et profiter de la chaleur. Malheureusement, la chaleur ne dura pas si longtemps. Les nuages, assombrir rapidement le ciel et l'orage éclata. La pluie tomba violemment. Et le morale d'Anton tomba en même temps que les petites gouttes provenant du ciel. La terre devint boue. L'eau passait au travers du bois de la roulotte et les gouttes tombèrent, pour bientôt former de petites flaques. Anton haïssait la pluie. Seulement il avait prévu de faire tellement de choses, il sortit donc de la roulotte.

Mais il n'eut pas le temps de sortir bien loin. C'est en voyant cette jeune femme qu'il s'arrêta net. Elle était très belle. Elle avait l'air tellement triste ... Et sa tristesse ne la rendait pas moins magnifique, ce qui était assez touchant à regarder. Elle était trempée jusqu'au os (et avait d'ailleurs la peau sur les os si je puis dire !) et tremblotait. Anton fut pris de compassion et s'approcha doucement vers elle. Il remarqua alors qu'elle était pied nu. C'était sûr, le lendemain elle allait se réveiller avec une bonne grippe ! Justement ... Avait-elle un endroit stable où se réveiller chaque matin ? Était-elle une vagabonde, une SDF ? Difficile à croire.

- Tu vas bien ?

Evidemment qu'elle n'allait pas bien pauvre imbécile, elle pleurait. A moins que ce ne fut la pluie. En tout cas elle avait l'air tout sauf bien. Il fallait qu'il l’emmène à l'intérieur qu'elle puisse se chauffer et se sécher. Peut être même que Valentina accepterait de lui prêter quelques vêtements.

- Suis moi, j'habite ici, dit-il en désignant sa roulotte. Ne reste pas là tu vas attraper froid.


Il lui prit la main, comme on accompagnerait un enfant jusqu'à sa chambre. C'est vrai, elle paraissait tellement fragile. Mais comme on dit, les apparences sont parfois trompeuses. et même très souvent.
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Mao

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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses. [pv : ANTON]   Les liaisons dangereuses. [pv : ANTON] EmptyDim 15 Juil - 18:29

C'est son jour de chance, songe Mao. D'abord parce que l'attente du gibier n'a pas été trop longue. Et ensuite parce que ce soir, elle va avoir le privilège de dévorer un délicieux minois. Et la beauté humaine est toujours une compensation exquise à la vanité de l'âme, croyez moi. Alors, dégoter un Apollon au milieu de ces carcasses de roulottes en un temps record ... Il ne manquerait plus que ce cher et tendre humain soit un naïf désillusionné, et alors, Amour n'en ferait qu'une bouchée.
Elle lève le visage vers ce maigrichon fils du cirque, et tente de lui décrocher un regard infiniment triste. Mais la belle enfant n'est pas rompue à ces techniques, et quelque chose de sa rage et de sa démence filtre dans cette prunelle innocente. Etrange mixture, qu'avec un peu de chance, Anton n'interprétera pas négativement. Voire n'interprétera pas du tout.

- Non, couine la belle enfant. Je me suis perdue. Je suis passée de l'autre côté d'un miroir. Et ... Il y avait des choses étranges, des gens qui me parlaient, et voulaient m'emmener je-ne-sais-où. ... Mais, j'avais l'impression que tout était beau, et je me sentais bien. Et puis quand je me suis réveillée ... j'étais dans le noir, sans chaussures. Je n'arrive plus à me souvenir de ce qui s'est vraiment passé...

Difficile en vérité pour elle d'imaginer ce à quoi ressemble la perspective humaine sur l'autre côté du miroir. Elle a lu plus d'une fois dans leurs yeux cupides qu'ils étaient émerveillés, alors ... pourquoi pas ... Ajoutons cela à la liste, et mêlons çà dans une mixture plausible, songe la fille.

- C'était comme dans un rêve ... Je me demande au final si c'était vraiment réel... Mais, je suis désolée de t'importuner avec ces sottises. Tu dois me prendre pour une folle à parler de cet autre côté du miroir.

Elle accorde un sourire ému au brun si compatissant, ou devrais-je dire, si naïf. Il ne suffira que d'une parole pour l'expédier droit en enfer, le cher petit lutin. Car oui, on ne s'amuse pas avec mademoiselle. Mais quand faire tomber le masque ? Une fois dans la roulotte, en passant ses mains mouillées autour du cou d'Anton, pour l'expédier ad patres. Ou alors le cuisiner plus longtemps ? Si longtemps que ç'en deviendra ennuyeux, et que la viande finira toute rôtie au lieu d'être saignante - sa cuisson préférée. Non, elle préfèrerait lui arracher le cœur sur un coup de tête, quand il aurait encore le temps de le voir venir. Ce soir, je le finis.

Elle entre timidement dans la roulote, là où la pluie ne peut l'atteindre. Prend son air le plus timide, mais aussi le plus mélancolique.

- C'est à dire que je ne veux pas m'imposer. Et je suis trempée ... Je vais mettre de l'eau partout. Je ...Je suis confuse. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais j'ai ... perdu mes repères. Je n'arrête pas de penser à ce miroir ...

Ô mièvres paroles. Mièvre discours et joues rouges qui cachent le chaos suprême et le coeur de harpie. Alors que Mao regarde Anton un instant droit dans les yeux, deux grands yeux sombres et profonds, les yeux d'une créature qui a vu beaucoup de choses. Ces yeux, Mao s'imagine les sortir de leur orbites, elle imagine lacérer ce visage angélique, et corrompre cet être si pitoyablement charitable. Elle le déteste déjà. Quel accumulation de mauvais goût. Vivre dans une pathétique roulotte, dans la misère la plus absolue, elle en ricane d'avance. Sale petit pouilleux, qui se croit bon prince à récupérer des navets trempés sur le bord de la route. Cette réaction vertueuse ne provoque que dégoût. Au lieu de cela, Mao détourne le regard, comme intimidée par Anton et sa roulotte. Précisément, c'est une roulotte. Avec un -otte diminutif. Affectueux, ou simplement réaliste pour traduire la petitesse de l'endroit. C'est petit.
Excès de claustrophobie, démon Mao ? C'est à dire qu'elle a plutôt d'habitude de l'autre côté du miroir. Ou tout est vaste, infinie et sombrement improbable.
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